Après la mort d’un vieux père, un des frères a bâti sa maison.
Parti plus tard pour la guerre, son cadet en prit possession.
Afin d’éviter les remarques de ses sœurs, il s’arma jusqu’aux dents,
Dressa une clôture et lâcha de méchants berger -Allemands
Après plusieurs années, le militaire est revenu médaillé.
Heureux de revoir sa terre natale, il acheta de quoi fêter :
Du champagne, des biscuits, des petits cadeaux et d’autres boissons.
Voyant la tristesse des visages, il pressentait la déception.
Arrivé devant son portail, il fut reçu par tous les chiens.
Impossible d’entrer et de prendre possession de son bien.
S’informant chez une proche voisine, il apprit la triste nouvelle :
Ses sœurs héritières ont disparu dans des accidents mortels.
Le cadet est propriétaire par les armes et la sorcellerie.
La nuit tombée, le militaire est dans la rue, abasourdi.
Jusque là il pensait que la guerre faisait rage à l’étranger !
Mais elle était plus meurtrière et subtile dans sa parenté.
Le frère usurpateur, fou furieux, refuse de le voir en face.
Le soldat a vu tant de morts qu’il redoute ce nouveau spectacle ;
Il réfléchit… Comment trouver un lieu où passer la nuit ?
Comment demain, aborder ce monstre qui le prend pour un ennemi ?
Dormant finalement sous un arbre, il fut attaqué par des chiens ;
Blessé et déchiré pendant la nuit, il mourut au matin.
Quand l’unique Fils du Créateur est venu visiter la terre,
Il s’est trouvé constamment dans des situations similaires.
Les violents ont prit le contrôle des biens, des richesses par les armes.
Le Fils du propriétaire cherchait sa nourriture dans les arbres.
Comme David en fuite, les douze dormaient dans des places publiques,
Passaient les nuits autour d’un feu, car en hiver , il faut survivre.
Errant d’une nation à l’autre, son groupe fuyait l’agressivité ;
S’éloignait des menaces de mort et des assauts de l’adversité.
Comme Christ et ses exilés, les infirmes demandaient l’aumône,
Alors que la sainte loi prescrit un dixième en faveur des pauvres.
Tu donneras une dîme à l’étranger, l’orphelin et la veuve… (1)
Garde toi d’oublier le pauvre pour qui la vie est une épreuve.
En établissant une loi de cause à effet pour cette race,
Les consciences devraient rappeler la justification des angoisses.
Maudit soit celui qui porte atteinte au droit des indigents… (2)
Malheur au méchant qui épargne et fait du pauvre un mendiant…
Malheur à l’injuste qui accumule l’aumône qui n’est pas à lui. (3)
Qui bâtit une ville avec l’argent inique qui est le sang d’autrui.
Mais, Juifs et Romains veillaient sur les pièces comme des pit-bulls ;
Des cuirassés gardaient les caisses où s’entassaient les cumuls.
Jésus est sur la croix, des rapaces jouent pour gagner sa tunique.
Après sa mort, ils vendirent les clous, les miettes de bois au public.
Comme une tumeur cancéreuse, les hommes stockent les nutriments,
Et privent les cellules saines de l’indispensable aliment.
Toutes les cellules malades ont pour religion, l’appât du gain.
Certains défenseurs de la justice vendent leur âme pour un butin.
Où peut on trouver la vérité dans ce monde enténébré ?
Comment suivre Jésus avec mon intelligence intéressée ?
Le vrai Christ est dans les misérables que la société méprise.
J’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger…
J’étais nu et vous ne m’avez pas vêtu... Telle est l’iniquité. (4)
La séquestration du droit prescrit qui fait perdre l’éternité.
L’accumulation de la tumeur révèle une fatale omission,
Où sont neutralisées les lois sociales et le pouvoir de la rédemption.
(1) D 14. 22-29 ; (2) Dt 27. 19 ; (3) Ha 2. 6-14 ; (4) Mt 25. 41-46
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