De l’Eden d’en haut est née la première des compétitions.
Une idée a pris naissance dans la plus pure des perfections ;
La possibilité de garder pour sois une partie,
De tout ce que la sainte loi d’amour avait prescrit.
Un fruit sur chaque distribution fera notre jouissance.
Un centime gardé par oubli du droit, pour notre croissance.
Ainsi par une gestion égoïste l’iniquité est née. (1)
La rivalité, entre deux camps célestes, s’est formée.
Du conflit qui opposait le diable à Jésus, nommé Michel,
S’est perpétuée une des plus terribles guerres universelles.
Dans le royaume du Père, il n’y a pas d’opposition.
La confrontation indique forcément deux positions.
Dans la race humaine a été semé cette passion cruelle,
D’affronter le prochain, comme c’est le cas dans un duel ;
L’humilier, le dépouiller, l’asservir pour notre jouissance.
En ruinant les autres, l’impie améliore son existence. (2)
Par certains jeux, monstres et vampires se laissent acquérir.
Les esprits et les mondains offrent avec galanterie,
La coupe qui confirme le moi dans son exaltation.
Les nations rendent hommage à leurs idoles en formation.
Dans plusieurs compétitions, Mammon est le premier « dieu »,
Devant lequel se prosternent beaucoup d’êtres sous les cieux.
Le Christ nous invite à sortir de toute compétition ; (3)
A vaincre en nos cœurs tout désir impur d’acquisition.
Tout gain illégal est devant Dieu une cruelle injustice.
En jouant, on peut gagner l’argent et les esprits de la milice.
Les compétiteurs sont trop lourds pour passer sur la croix,
Seule passerelle posée sur l ‘abîme où périra le moi.
Devant nous brillent déjà les lumières du monde à venir ;
C’est le paradis des soleils que nous devons conquérir.
Tous les désirs seront comblés par la divine perfection.
Des anges éblouissants nous donneront toute consolation.
Les bras du Christ, tendus vers notre monde tourmenté,
Indiquent la voix céleste destinée aux croyants dépouillés.
Venez à moi vous tous qui êtes fatigués d’être trompés.
Je vous donnerai le repos, la vie et l’éternité. (4)
Sortons de la compétition où s’exaltent les complexés.
Les prouesses des pécheurs avec leur supériorité,
Confirment la force bestiale qui réclame vénération.
Humilions-nous ! Tous, misérables de cette génération ;
Christ sur la terre, ne jouait pas aux échecs contre les démons.
Depuis la chute d’Eden, nos gloires terrestres sont du fumier ;
Un seul est digne, Le Christ qui pour nous relever, fut crucifié.
La couronne et la harpe sont réservées aux vainqueurs,
Qui dompteront le « vieil homme » et honoreront le Créateur.
La bonne compétition est celle où l’on s’habille de la justice,
Et l’on se pare de droiture sociale comme manteau et turban,
Afin d’entrer au noces avec Job et ses descendants. (5)
Ils l’ont vaincu, par le sang de l’Agneau et la parole de leur témoignage ;
Par l’humiliation du moi et l’exaltation d’un sauveur sage.
(1) Ez 28. 15 ; (2) Pr 1. 17-19 ; (3) Ph 2.1-11 ; (4) Mt 11.28-30 ; (5) Jb 29. 14
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