Comme un poussin sort de son œuf, je suis sorti de la poussière.
La maladie m’a détruit le corps, il semble que c’était hier.
La mort m’a sauvé de la souffrance qui dévorait mes entrailles.
Combien de temps suis-je resté en terre, après mes ripailles ?
Combien de vermines et d’asticots ont dévoré ma chair ?
Je sens encore l’odeur de la pourriture qui empeste l’air.
Mon ange m’a dit que c’est la voix du Fils de Dieu qui m’a réveillé.
N’y a t’il aucun moyen de trouver ici de quoi m’habiller ?
J’ai l’impression d’être dans une grotte privée de vie et de lumière.
Le soleil s’est éteint et les étoiles n’éclairent plus l’atmosphère.
Tout est cendre et décombre comme après l’explosion d’une bombe.
Les crânes jonchent les débris des palais et des ruines de ce monde.
Je suis parmi les méchants nus et les cruels vampires grimaçants.
Les fiers princes d’hier sont barbus comme des chimpanzés mécontents.
Le spectacle macabre est tel que les angoisses m’extermineront.
Jamais, dans ma vie première je n’ai cru à ces affreuses prédictions.
Voilà une de mes connaissances ; Il était un grand prédicateur.
Que fais tu ici ! Toi le saint qui avertissais les pécheurs ?
Tu ne nous a jamais dis qu’il y aurait cette résurrection !
Mon ange gardien m’a dit que dans huit ans j’irai en comparution.
Si Dieu présente ma vie sur un grand écran devant l’univers,
Tous sauront que j’étais cupide et obsédé sexuel sur la terre.
Et toi prédicateur! Qu’as tu à craindre pour ta comparution ?
Moi, j’ai montré le chemin de la vie par mes prédications,
Mais j’ai abusé des ressources financières de mes églises.
J’avais un train de vie des plus agréables par mes devises.
Mes adeptes ont rempli le ciel de gémissements non exprimés.
Mon ange m’a dis que j’affronterai le total des sommes collectées,
Des maisons, des voitures, des terrains et des appareils luxueux.
Je reconnais que je possédais des véhicules très coûteux.
A la barre, je demanderai pardon à l’Eternel, car hors d’ici,
Loin de ces monstres et ces vampires, on ne comprend pas la vie.
Si Dieu nous faisait vivre la deuxième vie, avant la première
Je saurais comment dompter les tentations charnelles et financières…
Mais, maintenant c’est trop tard... Les démons sont mes associés...
Ils m’ont fait réussir là où les industries et les cartels ont échoué.
Parmi ces milliards de perdus, je vais patiemment chercher Judas.
Avec les banques, nous sommes tombés en avalant le même appât.
Et d’ailleurs, à bien voir, il n’y a pas beaucoup qui ont échappés,
Si ce ne sont les pauvres mendiants, les clochards et les dépouillés.
Si Dieu me faisait revivre sur terre, je donnerais toutes mes propriétés,
Jusqu'à mes costumes, pour ne pas jouir d’impures prospérités.
Je redistribuerais les collectes comme œuvres contre la misère ;
Je fermerais les yeux pour ne pas convoiter les belles sirènes…
Les écrans publieront certainement mes aventures avec la jeunesse.
J’aurais préféré être un eunuque ou un mendiant sur terre…
Car, avec l’argent on perd le discernement, même en Christ…
Je mérite le châtiment du Tout Puissant pour mes faiblesses iniques.
Hé… Ma conscience se réveille… J’ai une nouvelle chance…
Que puis-je faire aujourd’hui, pour éviter ce lieu de tourment ?
Pour ne pas subir la fureur de Dieu contre hommes et démons ?
Que puis-je faire pour que Jésus m’accepte et m’aide à choisir ?
A quoi dois-je renoncer pour éviter le rendez-vous des vampires ?
« Cherchez l’Eternel, pendant qu’il se trouve, invoquez le tandis qu’il est près.
Que le méchant abandonne sa voie et l’homme d’iniquité ses pensées.
Qu’il retourne à l’Eternel qui ne se lasse pas de pardonner ;
Car mes pensées ne sont pas vos pensées et vos voies ne sont pas mes voies. (1)
Va, vends ce que tu possèdes, donne-le en aumône aux pauvres,
Et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » (2)
(1) Es. 55. 6-9 ; (2) Luc 12. 33
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