Un des peuples les plus misérables d’un village Arabe,
Confronté à la famine dans un sinistre paysage,
Guettait l’horizon, épiant tous les navires de l’océan.
Un jour au port, ils virent un chalutier nommé « Providence ».
Accourant tous vers la mer comme des fauves vers une mare,
Ils fixaient le gros chalutier qui a largué les amarres.
Le patron, cupidon les reçut avec un grand sourire,
Et son modeste équipage leur donna de quoi se nourrir.
Ils bénirent Allah pour ces subsides qui tombent des cieux.
Prenant à bord des volontaires, quelques visages radieux,
Le fier Cupidon retourna sur l’océan pour la pêche.
Nuit et jour ils s’occupèrent, tous zélés et sans paresse.
Après deux mois de pêche, ils remplirent les chambres froides.
De retour Cupidon leur donna quelques petits crabes,
Beaucoup de promesses, la prière de bénédiction d’Allah ; (1)
Au revoir mes laïcs, je m’en vais vendre le poisson à Rabat ;
Après, je reviendrai vous apporter vos justes salaires.
Pendant des jours, des mois et de longues années, ils guettèrent ;
Passèrent beaucoup de nuits sur la crête à épier l’horizon,
Sans revoir le gros chalutier du bon patron Cupidon. (2)
Tous affamés et desséchés, sous un soleil de plomb,
Les vivants disaient aux mourant les prières du Coran.
Dans cet exile perdu du désert sans dattes ni oasis,
Dépérirent de vaillants hommes, tous victimes de l’avarice. (3)
Au delà du désert se trouve ce riche propriétaire,
Un humain sans humanité, qui récite des prières.
Cinq fois le jour, il prie et bénit son Dieu plein de bonté
Qui comble de biens ceux qui s’enrichissent par cupidité. (4)
Ce patron d’un chalutier a condamné tous les laïcs,
En exploitant ces bénévoles comme des esclaves pacifiques.
Un jour, devant le trône du jugement, Cupidon connaîtra
Combien d’argent il a gagné par le saint nom d’Allah.
Et Combien d’âmes il a détruites en retenant les salaires. (5)
Chacun sera jugé selon ses œuvres, étant dans la chair.
Je vis les morts, grands et petits se tenant devant le trône.
L’injustice et l’esclavage des pauvres ont fait perdre la couronne.
Une vie surprenante commence après la résurrection ; (6)
Les valeurs terrestres anciennes deviennent des tribulations.
Le bilan de toute une vie, chiffres effrayants d’un dossier,
Est pire qu’un cancer douloureux dans un corps estropié.
Le jugement des nations sera conforme à la justice.
Les justes de Christ qui pratiquent la droiture l’approuveront.
Ce sera trop tard pour se défaire des injustes possessions.
Trop tard pour renier les acquis de la fausse consécration.
Trop tard pour donner de quoi vivre aux bénévoles affamés,
Trop tard pour payer les dettes qui se sont immortalisées.
Choisir dans le Coran ce qui plaisait aux sens émoussés,
Fut le génie séducteur qui a fait de Cupidon un insensé.
Il pensait profit, parlait de profit et réalisait du profit ;
Notait sur une carte, les ports visités et les acquis.
« Je te conseille, dit Jésus : d’acheter de moi un collyre
Pour oindre tes yeux afin que tu voies »… comment choisir… (7)
Que tu voies la joie macabre et les rires fous de Jézabel,
Près de son mari Achab dans la vigne du défunt Naboth. (8)
Mes élus couronnés proclament : Chaque peine mérite son salaire.
Les réprouvés gémissent : Chaque peine méritait son salaire.
(1) Mt 23. 14 ; (2) Mt 23. 3 - 4 ; (3) Jude 11- 15 ; (4) 2 P 2.2- 3 ; (5) Jc 5. 1- 6 ;
(6) Dn 12. 2 ; (7) Ap 3 18 ; (8) 1 R 21 - Ap 2. 18- 29
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