Du flanc d’une grande montagne sortait une belle rivière.
Son eau cristalline vivifiait les peuples qu’elle désaltérait.
Ses riverains, les animaux et les oiseaux du ciel,
S’en délectaient avec une satisfaction naturelle.
Avec le temps, l’idée est venue de faire des réservoirs.
En amont, les riverains réalisèrent des barrages.
Plusieurs en firent des bassins, des fosses et des piscines.
L’eau cristallisée devint visqueuse et pleine de toxines.
Le choléra emporta des riverains en aval.
Ils furent intoxiqués par des troubles incurables.
L’eau de la vie, retenue en barrage sema une peste.
Les victimes impuissantes devinrent un faible reste, (1)
Des survivants hébétés qui encore gémissent…
Les constructeurs de fosses n’eurent pas affaire à la justice.
Irresponsables et audacieux, ils rendaient grâce à Dieu,
Qui selon eux, accorde un avantage aussi précieux. (2)
Des gorges de la montagne, les sources sont des « centimes ».
Les fabricants de fosses sont les adeptes du capitalisme.
Leurs stockages dégagent du poison pour l’esprit et l’âme.
L’humanité dépérit sans qu’ils ne s’accusent de blâme. (3)
Les heures du jour et de l’année ne sont pas suffisantes
Pour comptabiliser leurs énormes richesses séduisantes.
Pleins d’embonpoint, ils s’exaltent par des discours pompeux,
Et se disent heureux par ces faveurs spéciales des cieux.
Jésus homme, n’a pas choisi de porter à la ceinture,
La bourse qui changeait l’âme de Judas en pourriture.
Il créait du pain et lui laissait la jouissance des fonds,
Disant : « Nul ne peut servir deux Maîtres, Dieu et Mammon ». (4)
- « Seigneur ! vide mon âme du désir d’accumulation…
Fait de moi une source qui désaltère les nations,
Par le dixième des centimes pour les régions en famine,
Afin que mon équité ranime la vigueur des victimes. »
La sainteté sans l’aumône prescrite comme libéralité,
Est un leurre qui développe l’insatiable avidité,
Par laquelle nous, pécheurs attribuons au Créateur,
La responsabilité d’un monde criblé de malheurs. (5)
Le malin dit : « Creusons une mare pour chaque rivière,
Et la végétation fera place à l’extension du désert.
La Foi sera piégée ; les riches deviendront des menteurs.
La justice répond : Je totaliserai les acquis des trompeurs…
Dieu dit : Faisons de la terre un paradis de réjouissance,
L’autre grogne : L’enfer régnera par l’envoûtement des finances.
Ce que le Père désire, ce n’est pas la mort des êtres richissimes.
Mais qu’ils laissent couler les sources de la puissance divine,
Et cessent de réaliser des fosses en amont de la rivière.
La prophétie attribue ces paroles à Jésus l’héritier du Père:
« Avec moi sont la richesse et la gloire, les biens durables et la justice », (6)
Pour le juste qui pratique la droiture sociale et la justice.
Alors, s’accomplira ma Parole favorable aux pauvres des nations :
« Le désert et le pays aride se réjouiront ;
La solitude s’égaiera comme un narcisse ;
Elle se couvrira de fleurs et tressaillira de joie ;
Car des eaux jailliront dans le désert et des ruisseaux dans la solitude. (7)
L’allégresse et la joie s’approcheront,
La douleur et les gémissements s’enfuiront ». (8)
(1) So 3. 12-13 ; (2) Mi 3 ; (3) Ez. 34 ; (4) Mt 6. 24 ; (5) Rm 2. 17-29 ; (6) Pr 8. 18 ; (7) Es 35 ; (8) Es 51. 9- 16
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